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Affichage des articles du 2015

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The lobster ou la tyrannie des injonctions

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The lobster est un film étrange, mais de cette inquiétante étrangeté que nous reconnaissons comme une proximité, une atmosphère étrange mais des scènes qui nous en rappellent d’autres. Il y a d’abord l’hôtel qui est en fait un centre de rééducation pour célibataire dans lequel les règles sont drastiques entre interdiction de la masturbation, bal obligatoire quotidien et chasse collective aux célibataires vivant dans les bois. Il y a donc ensuite les bois, sorte de lieu de relégation et de refuge pour ceux qui refusent l’obligation à être en couple. Mais les règles y sont tout autant contraignantes, entre l'obligation de danser seul, l’interdiction d’être amoureux et des punitions atroces en cas de passage à l'acte. Entre ces deux lieux et les surplombant,   la société impose d’être en couple. Il ne s’agit pas de s’aimer pour autant. Les couples doivent se trouver un point commun. Pourtant ici, rien d’un désir commun, mais du concret, rien que du concret. Alor...

Quelques remarques de Freud sur le transfert

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« La situation de transfert offre encore deux autres avantages. Si le patient substitue l’analyste à son père (ou à sa mère), il lui confère en même temps le pouvoir que son surmoi exerce sur son moi, puisque ce sont justement ses parents qui ont été, comme nous savons, l’origine de ce surmoi. Le nouveau surmoi a donc la possibilité de procéder à une post-éducation du névrosé et peut rectifier certaines erreurs dont les parents furent responsables dans l’éducation qu’ils donnèrent. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il convient de ne pas mésuser de l’influence qu’on a prise. Si tenté que puisse être l’analyste de devenir l’éducateur, le modèle et l’idéal de ses patients, quelque envie qu’il ait de les façonner à son image, il lui faut se rappeler que tel n’est pas le but qu’il cherche à atteindre dans l’analyse et même qu’il faillit à sa tâche en se laissant aller à ce penchant. En agissant de la sorte, il ne ferait que répéter l’erreur des parents dont l’influence a étouffé l’in...

C'est quoi ce travail ? Image, musique et travail ouvrier

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Une usine d’automobile ultra-mécanisée installée au Nord de Paris.  Un compositeur, Nicolas Frize, en résidence dans ladite usine.  La caméra de Luc Joulé et Sébastien Jousse filme au plus près le travail des ouvriers, les écoute parler de leurs gestes. Elle s’intéresse aussi au travail du compositeur entre prises de sons, écriture, expérimentations musicales autour des pièces récupérées et répétitions. Quelle place la division et la standardisation du travail laisse-t-elle à l’individu ? Comment trouver sa place dans le travail, l’usine et la cité quand les gestes répétitifs priment sur l’élaboration et la création ? Face au morcellement des tâches, les entretiens permettent aux ouvriers de retrouver une unité, un sens à leur travail. Le quotidien est expliqué des plus petits gestes aux « trucs » pour gagner du temps sur la machine. Ce temps gagné devient alors du temps pour soi. L’alternance des images du travail industriel et du travail...

Eloge de la névrose en 10 syndromes, par Leslie Plée

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« Faut qu’on invite des gens pour se forcer à faire le ménage. »  Chronique des gens imparfaits. Et qui font avec. J’ai ri. D’abord le titre : « Eloge de la névrose en 10 syndromes » qui nous change des multiples livres dits de « développement personnel » qui promettent d’aller mieux et de guérir tout, sur le mode « j’ai plus qu’à, il faut que je ». Ensuite le dessin sur la première de couverture d’une femme encombrée de sacs qu’on imagine aisément sortant du supermarché après sa séance d’analyse et le téléphone à l’oreille s’alarmant que son psy « est dans le déni total, il pense que je vais bien ». Ensuite j’ai ouvert et lu, et j’ai continué à rire. Parce que le syndrome de l’adultisme est notamment illustré par une étudiante qui dit « Ouais, et moi, je cache toujours à mes parents que je fume. » et qu’elle pense que ça lui suffit pour maintenir l’illusion. Ca sonne juste très souvent. Prenons le c...

Neige noire, variations sur la vie de Billie Holiday

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Christine Pouquet a écrit et mis en scène un spectacle étonnant autour de la vie de Billie Holiday. Derrière la voix de la chanteuse, magnifiquement interprétée par Samantha Lavital, c’est un peu de l’histoire des Etats-Unis qui est retracée. Mais c’est surtout une histoire personnelle - que la chanteuse a tenté de réécrire à travers ses chansons notamment, sûrement pour la trouver moins triste. De ce duo sur scène, avec Rémi Cotta ou Philippe Gouin, il ressort une multitude de sentiments et d’impressions, à l’image d’une vie mouvementée. En donnant à voir et à entendre le parcours d’une des plus grandes voix du jazz, c’est l’occasion de mêler souvenirs et chansons. Un mur de valises pour seul décor quasiment, comme autant de boites que Billie Holiday ouvrirait pour retracer sa vie, et refermerait emportée vers d’autres aventures. Elles sont souvent sombres mais le spectacle maintient la chanteuse la tête haute. Seule entorse à cette lecture malgré tout positive d’un quotidie...