Neige noire, variations sur la vie de Billie Holiday
Christine
Pouquet a écrit et mis en scène un spectacle étonnant autour de la vie de
Billie Holiday. Derrière la voix de la chanteuse, magnifiquement interprétée
par Samantha Lavital, c’est un peu de l’histoire des Etats-Unis qui est
retracée. Mais c’est surtout une histoire personnelle - que la chanteuse a
tenté de réécrire à travers ses chansons notamment, sûrement pour la trouver
moins triste.
De ce duo
sur scène, avec Rémi Cotta ou Philippe Gouin, il ressort une multitude de
sentiments et d’impressions, à l’image d’une vie mouvementée. En donnant à voir
et à entendre le parcours d’une des plus grandes voix du jazz, c’est l’occasion
de mêler souvenirs et chansons.
Un mur de
valises pour seul décor quasiment, comme autant de boites que Billie Holiday
ouvrirait pour retracer sa vie, et refermerait emportée vers d’autres
aventures. Elles sont souvent sombres mais le spectacle maintient la chanteuse
la tête haute. Seule entorse à cette lecture malgré tout positive d’un
quotidien pourtant mouvementé et subissant la ségrégation, la petite robe
blanche maculée de sang qui demeure visible pour le spectateur pendant toute la
pièce comme une marque indélébile dans la vie de Billie Holiday.
Malgré cette
trace et les ravages de la drogue, l’humour s’invite, l’amour n’est jamais loin,
les chansons nous bouleversent et les tournées se succèdent.
C’est pour
le spectateur une occasion de découvrir ou redécouvrir une femme et une œuvre,
mais c’est aussi le moyen de se questionner sur les modalités de la sublimation
dans son quotidien.
Au Lucernaire (Paris, VIe) jusqu'au 6 décembre.
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