Quelques remarques de Freud sur le transfert
« La situation de transfert offre encore deux autres
avantages. Si le patient substitue l’analyste à son père (ou à sa mère), il lui
confère en même temps le pouvoir que son surmoi exerce sur son moi, puisque ce
sont justement ses parents qui ont été, comme nous savons, l’origine de ce
surmoi. Le nouveau surmoi a donc la possibilité de procéder à une post-éducation du névrosé et peut
rectifier certaines erreurs dont les parents furent responsables dans l’éducation
qu’ils donnèrent. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il convient de ne pas
mésuser de l’influence qu’on a prise. Si tenté que puisse être l’analyste de
devenir l’éducateur, le modèle et l’idéal de ses patients, quelque envie qu’il
ait de les façonner à son image, il lui faut se rappeler que tel n’est pas le
but qu’il cherche à atteindre dans l’analyse et même qu’il faillit à sa tâche
en se laissant aller à ce penchant. En agissant de la sorte, il ne ferait que
répéter l’erreur des parents dont l’influence a étouffé l’indépendance de l’enfant
et que remplacer l’ancienne sujétion par une nouvelle. L’analyste, lorsqu’il s’efforce
d’améliorer, d’éduquer son patient, doit toujours respecter la personnalité de
celui-ci. Le degré d’influence dont il pourra légitimement se servir doit être
déterminé par le degré d’inhibition dans le développement actuel du patient. »
Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse, 1946, p. 43.
Commentaires
Enregistrer un commentaire