Une invitation à ne pas dévoyer ni pervertir la parole des patients
Laure Murat, professeure en Californie (UCLA), et auteure de nombreux livres sur la littérature mais aussi sur l’articulation du politique et de la clinique, a publié en 2011 L’homme qui se prenait pour Napoléon. Pour une histoire politique de la folie . Dans cet ouvrage, elle retrace, à partir des archives des asiles, les dires des patients délirants. Des délires historiques, que les patients et les médecins relient à l’histoire et aux soubresauts politiques du XIX e siècle. Un siècle qui débuterait lors de la Révolution française et s’achèverait lors de la Commune. Dans la quatrième partie de son livre, l’historienne s’interroge sur le "morbus democraticus", la maladie démocratique, émergeant dans les registres lors des épisodes révolutionnaires. D’abord pour noter que ce sont toujours les révolutionnaires qui sont assignés au délire, et jamais les troupes ni le pouvoir politique. Mais aussi pour s’interroger sur le rôle des psychiatres dans la légitimation du po...