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Affichage des articles du mars, 2016

Le divan du monde : une consultation pour dire quoi ?

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"De quoi as-tu besoin ?" Ainsi se terminent les consultations de Georges Federmann, psychiatre atypique de Strasbourg, que filme Swen de Pauw dans Le divan du monde . Dans le bureau surchargé, la maladie mentale, invisible et chronique, s'invite à chaque rendez-vous. Le dispositif est immuable : des fauteuils de part et d'autre d'une table encombrée. Un médecin d'un côté, des patients de l'autre. Immuable sauf quand un patient propose d'intervertir les places et que le psychiatre accepte. Plainte, angoisse, phobies, doutes, vies bouleversées, migrations, amours, mort, dépression, espoirs... c'est la vie toute entière qui s'invite ici. Face à ce psychiatre si peu conventionnel, les patients - des habitués parfois de très longue date - se livrent, se laissent guider, résistent, bousculent le médecin et viennent chercher une écoute, un répondant et leur ordonnance.  Leur psychiatre n'est pas comme les autres. Il les tutoie...

En attendant Bojangles : de l'altérité au ravage

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Un très beau roman à lire en écoutant Nina Simone C'est leur enfant. Alors il raconte leur histoire en même temps que la sienne. La vie d'un petit garçon qui ment à l'endroit et à l'envers pour s'assurer une histoire qui tienne debout. Ses parents dansent sur Mister Bojangles . Ils dansent à n'en plus finir. Ils s'aiment, inventent des fêtes extraordinaires, adoptent un oiseau aussi beau que le nom qu'ils lui donnent. Mademoiselle Superfétatoire devient un élément du tableau familial, comme le sénateur et ami. Celui qu'on surnomme l'Ordure et qui pourtant est toujours là dans les meilleurs moments comme dans les pires. Olivier Bourdeaut, lauréat du  prix du roman des étudiants France Culture - Télérama 2016 , signe ici son premier roman en entrant dans la fiction par l'amour et la maladie mentale. Le fils n'est pas seul à prendre la parole. Quand le père le fait, il ne choisit pas. "Hystérie, bipolarité, schizophréni...