Rêver de soi

Les songes autobiographiques au Moyen Age

"Après cela, je me voyais tomber entre les mains des hommes du roi, qui de leurs épées m'arrachaient la peau du crâne et me fendaient la tête. Ah, seigneur abbé, cette vision de ma tête, dans mon lit...!"
Présage de la mort de Thomas, évêque de Canterbury 
Anonyme de Clairvaux - XIIe siècle

Gisèle Besson et Jean-Claude Schmitt, tous deux médiévistes, ont réunis, traduits et présentés des rêves autobiographiques allant du IIIe au XVIe siècle.
Des rêves qui n'étaient pas vécus sur le versant individuel, pas plus qu'ils ne traduisaient l'état d'un désir inconscient ou la ressaisie d'un événement passé puisque la psychanalyse n'était pas encore passée par là. Ces songes revêtaient une importance collective et on leur accordait alors une valeur prémonitoire. Ils venaient de l'extérieur pour annoncer une nouvelle.
Cette trentaine de rêves, venant d'Augustin, d'Hildegarde de Bingen ou encore d'Albrecht Dürer, trace pourtant une histoire longue de la notion de sujet.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La sauvagerie maternelle et la rupture - possible - du serment par son enfant

Adel Chibane en thérapie

Fabriquer une femme ?