Noémie Lvovsky filme une enfant et sa mère. La mère s'absente souvent et quand elle est présente, elle est à côté. Heureusement, la petite fille trouve dans son oiseau domestique un partenaire de discussion et une manière de supporter l'abandon. La forêt, ce "lieu de l'archaïque, du maternel, de l'inconscient, de l'égarement, de la déraison" comme le rappelle Anne Dufourmantelle dans son livre La sauvagerie maternelle , vient signifier dans le film la solitude, la mort qui rode, l'absence de perspective demain et tous les autres jours . Si la fin du film fait un saut dans le temps pour retrouver cette enfant en adulte et offrir au spectateur une ouverture heureuse entre la mère et la fille, l'écoute dans le cabinet de l'analyste ne témoigne pas toujours de cette facilité. L'amour de la mère pour le nouveau-né lui "constitue une sorte d'enveloppe psychique et physique qui permettra à l'enfant, plus tard, de "naît...
La série En thérapie diffusée sur Arte occupe les écrans et s'invite dans les séances des patients et des analysants. Les dialogues (écrits par David Elkaïm, Vincent Poymiro, Pauline Guéna, Alexandre Manneville et Nacim Mekhtar) sont d'une telle finesse qu'ils captivent autant que le jeu des acteurs et des actrices. Suite à la lecture de l'article de Hassina Mechaï pour le site Orient XXI intitulé " En thérapie". La malédiction du policier Chibane , qui propose une lecture dans laquelle je ne me suis pas retrouvée, j'ai eu envie de répondre à ses arguments pour montrer une autre interprétation possible du personnage et des rouages psychiques à l'œuvre. Tout d'abord sur l'ambivalence d'Adel Chibane, interprété par Reda Kateb, présent mais attaquant le psy, qui, selon l'autrice, jette la suspicion. Je dirais plutôt qu'il place d'emblée le personnage dans la position du sujet qui ne veut rien (sa)voir de sa situation mais acculé...
« La femme n’ex-siste pas », voilà ce que disait Lacan en 1974 dans Télévision. Théorisant par là selon lui que les femmes sont toutes singulières, et donc irréductibles à un ensemble. C’est ce que Marie Darrieussecq vient travailler dans son roman Fabriquer une femme (P.O.L). En effet, une fois que Lacan a dit ça, la psychanalyse continue comme depuis plus de 100 ans à se débattre avec la différence des sexes, une conception moniste ou binariste, la primauté du phallus (qui n’est pas le pénis), la minoration du féminin et finalement peine toujours beaucoup à théoriser ce qui prend tant de place du point de vue anatomique et du côté du plaisir physique. Marie Darrieussecq, qui connaît ses classiques lacaniens, répond à la formule de 1974 par un roman. Parce que si la femme n’existe pas, il s’en fabrique pourtant des millions partout et tout le temps. Donc c’est bien qu’elle existe quelque part. Retrouver les personnages des romans précédents de Marie Darrieusse...
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