"Fatima", Soria Zeroual filmée par Philippe Faucon

« Fatima » c’est un très beau film qui parle du quotidien d’une femme. Une de celles dont on ne parle pas. Une de celles qui ne font pas de bruit. Une de celles qui comprennent mais ne parlent pas.
Fatima est Algérienne et vit en France. Elle est divorcée. Ses deux filles sont Françaises. Fatima parle arabe. Ses filles parlent français. Chacune comprend ce que dit l’autre mais ne s’exprime que dans sa langue.

Une manière d’exprimer la solitude du sujet dans sa langue vis-à-vis des autres.

Mais « Fatima », c’est bien plus que ça. C’est aussi l’épuisement d’une mère face à l’adolescence de sa fille, l’incompréhension du monde dans lequel chacune vit, le mépris de classe au quotidien, le contrôle social dans le quartier, et la réussite malgré tout.

« Fatima » c’est encore le banal accident de travail et les consultations chez le médecin qui s’en suivent. Des médecins qui – diantre – croient Fatima lorsqu’elle parle de ses douleurs. Et cela éclaire autrement que le discours culpabilisateur ambiant ne le fait les arrêts de travail. Jaddo en parlait très bien au début du mois (ici).


Face à cette déprise, à ce monde qui lui échappe, Fatima écrit. Dans sa langue, comme elle le désire, ce qu’elle désire.

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